Comment réduire les perturbateurs endocriniens au quotidien ?
- Julie MATHEUDI
- 13 oct.
- 4 min de lecture

Tu te passes ta crème de jour en buvant ton thé dans une tasse en plastique avec une petite bougie parfumée au coin de ton lavabo... et sans le savoir, tu viens de croiser 5 perturbateurs endocriniens.
Tu fais attention à ce que tu manges, tu choisis tes cosmétiques avec soin… Et pourtant, certains intrus invisibles se faufilent dans ton quotidien : les perturbateurs endocriniens. Ils ne se voient pas, ils n’ont pas d’odeur, mais ils peuvent dérégler ton système hormonal en silence.
Pas de panique : il ne s’agit pas de tout bannir ni de vivre dans la peur. Mais comprendre où ils se cachent et apprendre à les limiter, c’est déjà un grand pas pour protéger ta santé au quotidien.

C’est quoi exactement, un perturbateur endocrinien ?
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques capables d’imiter, de bloquer ou de dérégler l’action de tes hormones. Et comme les hormones régulent à peu près tout (cycle, fertilité, humeur, sommeil, métabolisme…), tu imagines bien que ça peut vite semer le chaos.
Le plus sournois ? Ils agissent à très faibles doses, mais de façon répétée et cumulée. Ce n’est pas “un produit une fois” qui pose problème, mais l’exposition quotidienne, dans l’alimentation, les cosmétiques, les emballages, les textiles, l’air intérieur…
Cette exposition chronique peut provoquer à des troubles de la fertilité, des déséquilibres thyroïdiens et métaboliques (diabète, obésité) et un risque accru de cancers hormonodépendants (sein, ovaire, prostate). |
Où se cachent-ils ? Tour d’horizon des principaux coupables...

1/ Dans la salle de bain :
Parabènes : conservateurs présents dans les crèmes, gels douche, shampoings. Ils imitent les œstrogènes et sont liés à des troubles de la fertilité et au cancer du sein.
À traquer : methylparaben, propylparaben, butylparaben.
Alternative : produits sans parabènes, aux formules courtes et naturelles.
Phtalates : fixateurs de parfum dans les cosmétiques et vernis. Ils perturbent la testostérone, favorisent la puberté précoce et affectent la fertilité.
Souvent cachés derrière fragrance ou parfum.
Alternative : parfums 100 % naturels, cosmétiques sans parfum de synthèse.
Triclosan : antibactérien dans certains dentifrices, savons, déodorants. Il perturbe la thyroïde et s’accumule dans les tissus graisseux.
À éviter dans les produits d’hygiène.
Filtres UV chimiques : dans les crèmes solaires, vernis, shampoings. Ils imitent les hormones féminines.
À traquer : benzophenone, oxybenzone, ethylhexyl methoxycinnamate.
Alternative : filtres minéraux (oxyde de zinc, dioxyde de titane non nano).
2/ Dans les produits ménagers :
Alkylphénols : dans certains nettoyants, lessives, produits pour sols. Ils perturbent la fertilité et le développement sexuel.
À traquer : nonylphenol, nonoxynol.
Alternative : vinaigre blanc, savon noir, bicarbonate.
Parfums de synthèse : souvent sources de phtalates et de composés organiques volatils (COV).
Préfère les produits non parfumés ou aux huiles essentielles (avec modération).
3/ Dans la cuisine :
Bisphénol A (BPA) : dans les plastiques alimentaires, boîtes de conserve, canettes. Il migre vers les aliments, surtout sous l’effet de la chaleur. Effets : troubles hormonaux, cancers hormonodépendants, puberté précoce.
Alternative : contenants en verre ou inox, conserves en bocal.
Phtalates : dans les films plastiques, boîtes souples, revêtements vinyle.
Évite de chauffer du plastique au micro-ondes.
Revêtements antiadhésifs abîmés (téflon) : libèrent des PFAS, surnommés “polluants éternels”.
Alternative : poêles en inox, fonte ou céramique.
Additifs et conservateurs : certains comme le BHA et le BHT sont suspectés d’effets œstrogéniques et neurotoxiques.
Présents dans les produits gras, céréales, soupes, chewing-gums.
Solution : cuisiner maison, limiter les produits ultra-transformés.
4/ Dans la maison :
Textiles traités : vêtements “antitaches”, rideaux “anti-odeurs”, nappes déperlantes
Souvent bourrés de PFAS.
Préfère les matières brutes : coton, lin, laine.
Meubles, matelas, peintures : peuvent contenir des retardateurs de flamme bromés (PBDE), du formaldéhyde ou du plomb.
Aère ton intérieur 10 minutes matin et soir.
Choisis des meubles et peintures à faibles émissions (labels A+, Greenguard…).
Bougies parfumées, encens, sprays d’ambiance : libèrent des COV et parfois des phtalates.
À utiliser avec parcimonie, ou remplacer par des diffuseurs d’huiles essentielles.
Et maintenant, on fait quoi ?
Pas besoin de viser la perfection. Mais chaque petit geste compte. Voici 5 réflexes simples à adopter :
Lis les étiquettes : traque les mots-clés suspects (paraben, fragrance, BPA, etc.).
Privilégie le verre, l’inox, le bois : en cuisine comme en salle de bain.
Cuisiner maison : moins d’additifs, moins d’emballages, plus de contrôle.
Aère ton intérieur : 10 minutes matin et soir, c’est déjà énorme.
Choisis des produits bruts et non traités : pour les textiles, les meubles, les cosmétiques.
Zoom sur les PFAS :Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) autrement dit “polluants éternels” sont une grande famille de composés chimiques utilisés pour leurs propriétés antitaches, anti-eau et anti-graisse. On les retrouve dans les poêles antiadhésives, les emballages alimentaires (papiers pour fast-food, boîtes à pizza...), les textiles “déperlants” (vestes imperméables, nappes antitaches...) et certaines mousses anti-incendie. Pourquoi c’est un problème ? Les PFAS sont appelés “polluants éternels” car ils ne se dégradent pas dans l’environnement et s’accumulent dans l’organisme. Ils sont associés à des perturbations hormonales, immunitaires et métaboliques. Alternatives :
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Et dans ton assiette ?

L’alimentation est l’une des principales portes d’entrée des perturbateurs endocriniens. Certains additifs et conservateurs présents dans les produits ultra-transformés peuvent interférer avec ton système hormonal, en particulier ceux utilisés pour stabiliser les graisses ou prolonger la durée de conservation. Le BHA et le BHT, par exemple, sont suspectés d’effets œstrogéniques, neurotoxiques et cancérigènes.
Les résidus de pesticides sont également à surveiller, notamment dans les fruits et légumes non bio. Certains, comme les organochlorés ou les néonicotinoïdes, sont reconnus pour leur action perturbatrice sur les hormones thyroïdiennes et reproductives.
Avoir les bons réflexes :
Privilégie les produits bruts, bio et de saison, surtout pour les fruits et légumes les plus traités (fraises, pommes, raisins, tomates…).
Limite les plats préparés et les snacks industriels, souvent riches en additifs.
Cuisiner maison te permet de mieux contrôler ce que tu mets dans ton corps et de retrouver du plaisir dans l’acte de nourrir.
Mais soyons réalistes une minute, il est impossible d’éliminer totalement les perturbateurs endocriniens. L’idée n’est pas de te culpabiliser, mais de reprendre du pouvoir sur ce que tu mets dans ton assiette et dans ton quotidien en limitant ton exposition.
Le mot de la fin...
En choisissant mieux tes aliments, tes contenants et tes produits du quotidien, tu réduis ton exposition aux perturbateurs endocriniens et tu soutiens ton équilibre hormonal. Pas besoin de viser la perfection : avance pas à pas, avec conscience et bienveillance.
À bientôt,
Julie🎗




















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